Malgré le projet ambitieux et plein de fougue, les patients suisses ne sont pas encore près d’avoir accès leur dossier électronique du patient ou DEP entre les mains. Raison du retard ? Les diverses certifications auprès des fournisseurs ont pris plus de temps que prévu. Toutefois, la forme du dossier électronique (DEP) se précise, principalement dans la Suisse romande.

Un projet ambitieux difficile à mettre au point

 

Le dossier électronique du patient ou DEP a été conçu pour permettre d’optimiser la coordination des traitements de santé et médicaux pour les patients en Suisse, ce qui s’avèrera très utile aussi au niveau des assurances maladie. Mais sa mise en marche a été retardée à plusieurs reprises. Depuis la validation du projet en 2017, son effectivité a été prévue pour le 15 avril de cette année. Mais le deadline a été dépassée et l’accessibilité au DEP est finalement prévue entre l’été et l’automne. Autrement dit, aucun patient n’aura accès à son dossier électronique avant l’année prochaine, et ce, dans les meilleurs délais, étant donné que plusieurs points restent encore à réviser.

Le dossier électronique du patient, il ne faudra pas penser que c'est pour demain
Le dossier électronique du patient, il ne faudra pas penser que c’est pour demain

 

Le concept du DEP permettra au patient d’avoir accès aux différentes données et informations inscrites sur son dossier médical élaboré par les médecins et professionnels de santé qui s’occupent de lui. À ce jour, l’étape qui prendrait le plus de temps concernerait la certification au niveau de l’OFSP. Une étape cruciale, car chaque communauté régionale qui souhaiterait profiter des informations et données du DEP doit se plier à cette certification. Selon le porte-parole de Cara regroupant la totalité des cantons romands à part Neuchâtel, alias Patrice Hof, le système présenterait plus de complexité que prévu. Ce dernier se réfère au fait que le développement du DEP s’effectue en parallèle dans plusieurs communautés, et pourtant, chaque dossier électronique devra être accessible sur toute la Suisse. Vous imaginez la coopération et l’organisation nécessaire entre toutes les communautés présentes en Suisse. Le chef de projet du DEP sur Neuchâtel, Stéphane Augot a précisé que l’interprétation sur certains points a quelque peu différé au niveau de chaque canton. Les questions qui tournent autour de la cybersanté et de la sécurité restent aussi au cœur des préoccupations, étant donnée leur sensibilité. Et une fois toutes ces problématiques réglées, il faudra savoir si le dossier électronique sera finalement utile à court terme. Afin de le rendre efficace, il faudra que chacun des professionnels de santé qui s’occupent d’un patient alimentent son dossier électronique, au risque de laisser passer plusieurs données et informations importantes. Les professionnels de santé tels que les médecins dans les cliniques et les hôpitaux devront être les premiers utilisateurs de ce système de cyber santé lors de l’attribution de leurs soins à un patient. Cependant, ce sera surtout aux nouveaux médecins de s’attribuer ces tâches.

Des complications par-ci par-là

 

Malheureusement, les complications ne s’arrêtent pas là. Quelques éléments se sont ajoutés au développement du DEP. Sous la décision du Conseil national, il a été décidé que des factures électroniques devront aussi y être insérées. À ce jour, le Conseil des États ne s’est pas encore prononcé sur le sujet. En addition à cela, des élus voudraient inciter les patients à adopter la cyber santé en utilisant le dossier numérique par le biais de plusieurs rabais au niveau des assurances. Un aspect qui pourrait prêter à la confusion, de peur que les caisses maladie y mettent leur grain de sel. Mais les développeurs de DEP confirment que ce ne sera jamais le cas.

Par ailleurs, plusieurs difficultés se font ressentir dans quelques communautés de référence qui sont chargées du développement du DEP. On peut citer l’exemple le leader Axsana, critiqué par le peuple pour ses méthodes agressives et ses dépenses extravagantes. En effet, la société requiert actuellement 5 millions de francs pour finaliser le projet. Le cas est plus ou moins similaire dans le canton de Neuchâtel. La polémique sur les surcoûts semble inquiétante, notamment avec le décalage des délais prévus.

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