Qui peut déterminer la maladie la plus onéreuse ?
En statistique, le coût global des maladies couvertes par la Lamal n’est pas indiqué de façon précise. Ce manque d’informations ne facilite pas le contrôle de l’explosion des primes. De nombreux spécialistes de la santé ne sont pas en mesure de déterminer quelle maladie occasionne plus de frais. Le vieillissement de la population est estimé comme étant la comme étant la principale cause, mais c’est encore relatif. En effet, une fois qu’on observe les choses plus près, les données ne peuvent être exploitées à titre personnel. La connaisse de ces données faciliterait la priorisation des dépenses ainsi que la mise en place des actions préventives.
Les propos de Marjorie Audard
Selon Marjorie Audard, du Centre qualité et systèmes de la Direction générale de la santé du Canton de Vaud, cette lacune peut s’expliquer par la difficulté à chiffrer les dépenses occasionnées par une pathologie bien définie. Le secret médical est un autre sujet qui engendre des polémiques, vu que personne ne peut accéder aux diagnostics et que l’estimation repose sur des hypothèses, rajoute Christophe Kaempf, porte-parole de la faîtière des assurances SantéSuisse. D’après des dizaines interlocuteurs, les assurances disposent des chiffres, mais elles ne sont pas en mesure de répondre de manière concise à nos questions. Quant aux caisses, elles effectuent le calcul de nombreuses choses affirme le socialiste Stéphane Rossini, ancien président du Conseil national et fin connaisseur du système de santé suisse. Toutefois, leur domaine d’intervention est assez limité, ce qui laisse place à une zone d’ombre.
Qu’en pense Stéphane Rossini ?
Confié par l’OFSP, en collaboration avec une équipe de l’Université de Zurich, Simon Wieser a édité en 2014 une étude exclusive axée sur l’estimation des coûts de la santé par groupe de maladies. Dans cet ouvrage, il a été démontré que le cancer n’occupe que la 6e place des maladies les plus onéreuses, contrairement à ce que bon nombre de personnes peuvent imaginer. Le diabète est situé en 18e place. Les maladies cardiovasculaires, telles que l’AVC ou l’infarctus se place en première catégorie du classement. En deuxième position se situent les troubles musculo-squelettiques, accompagnés des maladies mentales.
Comment déterminer le « coupable » ?
Actuellement, cette recherche semble être le point de repère officiel de tous les acteurs, ce qui démarque une lacune de gouvernance d’après Stéphane Rossini. Dès lors, les assurances ne disposent que d’un cahier de charges et leur compétence est limitée dans ce domaine.
Alors que les frais augmentent de façon considérable, cette zone d’ombre ne permet pas de désigner clairement le coupable.
Par ailleurs, les seules données établies jusqu’à maintenant affichent que les maladies qui se trouvent en première position dans le budget de la LAMal sont des affections qui peuvent être éradiquées par des actions préventives. À noter que la prévention n’occupe qu’une partie infime du budget de la LAMal.
Sur la base des donnés chiffrés de 2011, une seconde recherche inédite et plus approfondie est en cours, d’après Simon Wieser pour mieux évaluer les coûts et résoudre le problème correctement.
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