Chômage jusqu’à la retraite pour les plus de 55 ans
La conférence suisse des institutions d’action sociale propose que toutes personnes d’au moins 55 ans étant au chômage restent inscrites et touchent les indemnités jusqu’à leur retraite, ce à quoi le SECO s’y oppose fermement.
Un problème connu
Tout comme le chômage chez les jeunes, le chômage pour les seniors est une problématique actuelle, les personnes qui ont plus de 50 ans sont la partie de la population active trouvant le moins facilement un emploi lorsqu’ils se retrouvent au chômage et c’est également ceux qui demandent le plus.
L’aide sociale afin d’arriver à l’âge de la retraite sans trop de problèmes financiers, les problèmes sont les restrictions de l’aide sociale vis-à-vis des fortunes des demandeurs, mais également le fait que le nombre de seniors ayant droit à l’aide sociale ne fait qu’augmenter.
Une solution en discussion
Lors de la 4ème conférence nationale sur « les travailleurs âgés en suisse », la CSIAS a proposé la solution suivante, les personnes de plus de 55 ans se trouvant au chômage touchent leurs indemnités jusqu’à la retraite et non uniquement 520 jours, pour les personnes se trouvant à 4 ans de la retraite 120 jours de plus sont ajoutés, pour retrouver une place de travail,
Cette démarche aurait comme condition que la personne ait cotisé au minimum 20 ans à l’assurance chômage, cette démarche serait mise en place dans le but de réduire le nombre de sénior qui sont dans l’obligation de demander l’aide social pour avoir le minimum vital jusqu’à la retraite.
Cette proposition ainsi que d’autres, sont actuellement examiné par la Confédération, les cantons et les partenaires sociaux afin de statuer sur une solution pour les seniors arrivant en fin de droit de chômage.

Le SECO s’y oppose
Le SECO a fait part de son refus vis-à-vis de la solution proposée pour la simple raison que cette mesure aurait pour effet de ne pas intégrer les seniors dans le marché du travail, le fait de les inscrire au chômage jusqu’à la retraite aurait pour effet de diminuer l’incitation à la recherche et à l’acceptation d’un emploi.
L’avis de l’Union patronale suisse penche plus du même sens que le SECO mais en moins sévère, d’une part elle salue la proposition de la CSIAS de renforcer l’intégration des seniors grâce à l’assurance chômage.
Mais d’autre part elle met en garde sur le fait que le libellé de la proposition finale ne signifie pas que le modèle proposé par la CSIAS sera intégré comme il est actuellement mais que certains éléments pertinents pourraient être individuellement inclus, voici ce qu’en pense l’organisation faîtière des employeurs.
Les cantons et la politique pour
Les cantons émettent un avis favorable envers cette démarche, pour ces derniers la CSIAS a posé le doigt sur un sujet sensible étant donné que la dignité des personnes concernées est directement touchée. Le fait d’obliger les seniors à voir leur économies, fortunes ou encore avoirs fondre jusqu’à arriver à la somme de 4’000 CHF afin de pouvoir faire une demande d’aide sociale n’est pas normal mais surtout immoral.
Dès lors, la proposition de la CSIAS a pour but de rendre les seniors plus proches et en contact avec le monde du travail via les contacts mensuels avec les Offices régionaux de placement et ce avec une échéance maximale de l’âge de la retraite.
De plus, cette démarche n’engendrerait pas de coûts supplémentaires, selon la CSIAS, et le fait d’être à l’ORP et non aux services sociaux, leur permettrait de rester actif sur le marché de l’emploi et du travail.
Même son de cloche côté politique le sujet fait mouche, après plusieurs réformes sociales loupées et la prévoyance 2020 arrivant à grand pas, certains politiciens de gauches et de droites ont approuvé cette proposition par le fait que cette solution est solide et faisable, reste à savoir ce que décidera les autorités compétentes dans les mois à venir.
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