La plus grande banque de gestion de fortune suisse, mêlée depuis quelques années au scandale de la FIFA, se voit dans l’obligation de verser la coquette somme de 9 millions de francs. L’établissement financier devra faire valoir sa protection juridique face au département de justice américain.

Une affaire qui ne date pas d’hier

Le gestionnaire de titres suisse, Julius Bär aimerait solder une bonne fois pour toutes, le scandale qui le lie à la Fédération internationale de football association (FIFA). Cette fédération que nous connaissons tous, représentant et organisateur principal des plus grands évènements liés au football. La FIFA est certes, reconnue officiellement comme une association à but non lucratif, mais amasse tout de même un chiffre d’affaires des plus conséquents en tant qu’organisateur de compétitions à l’échelle mondiale, recevant ainsi l’aide financière de plusieurs sponsors. De si grandes sommes exposent l’association à plusieurs cas de corruption ou de blanchiment d’argent comme c’était le cas récemment pour les coupes du monde de 2018 et 2022, par suite d’une enquête lancée par quelques journalistes et le département de justice américain lui-même. Plusieurs présidents de l’association ont dû déposer leur démission et faire face à la justice pour justifier certaines transactions douteuses. C’est dans ce contexte que Julius Bär devra se défendre aujourd’hui, accusé d’avoir laissé passer ou fermé les yeux sur certaines opérations financières sujettes au blanchiment d’argent.

Concrètement, le gestionnaire de fortune zurichoise est accusé d’avoir manqué de vigilance par rapport aux blanchiments d’argent liés à la FIFA. Julius Bär prévoit d’adopter des mesures pour assurer ses obligations juridiques et de réviser sa politique interne par rapport à la compétence, la crédibilité et le recrutement de ses responsables et conseillers clientèle, les acteurs principaux pointés du doigt par ce genre d’affaires. Par ailleurs, Julius Bär avait mené sa propre enquête en interne pour jauger son implication dans cette lourde affaire. Ces enquêtes remontent à l’époque où Boris Collardi se trouvait à la tête de la banque. Un dirigeant qui a été plusieurs fois critiqué par rapport à sa politique de gestion et ses stratégies de croissance jugées imprudentes.

À titre informatif, un ex-employé de l’établissement a déjà été reconnu coupable pour corruption en 2017. La justice américaine aurait découvert que ce dernier versait des pots-de-vin à de hauts responsables de la FIFA. Les sommes détournées atteignaient plusieurs millions de dollars.

Dans l’attente d’un arrangement à l’amiable

La banque zurichoise est en pleine négociation avec le département de justice américain pour régler une somme avoisinant les 9 millions de francs. Cette affaire date de février 2015, au moment où suite à une enquête, un gendarme financier de l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers ou FINMA, dénonce au grand jour plusieurs manquements dans cette affaire. L’affaire a officiellement éclaté en mai 2015, après l’arrestation à Zurich, de nombreux dirigeants de la FIFA. Julius Bär a affirmé mercredi dernier qu’il n’emmétrait aucun commentaire supplémentaire sur le sujet jusqu’à ce que le problème soit résolu par un accord avec la justice américaine.

Par ailleurs, le gestionnaire de titre a annoncé qu’une assemblée extraordinaire se tiendra le 2 novembre prochain. Le versement de la seconde tranche de dividende sur l’année 2019 sera soumis à un vote. Le conseil d’administration propose la division de la rémunération des différents actionnaires. Une mesure de prévoyance pour faire face à la crise engendrée par le coronavirus. Les établissements UBS et Credit Suisse ont aussi rejoint cette idée.

 

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