Ah, que la compétitivité est une maîtresse exigeante! Ce n’est pas les habitants de Boncourt, un petit village suisse tout proche de la frontière française, ni les salariés de BAT, qui vous diront le contraire. L’entreprise BAT – Brittish American Tobacco – vient en effet d’y supprimer pas moins d’une trentaine d’emplois sur son site de production, vingt-neuf pour être précis. En tout, dix-huit personnes ont été mises à la retraite de façon anticipée, et onze postes ont été supprimés. Et on ne peut pas dire que cela arrive au moment opportun, si on regarde le dynamisme économique de la région, que ce soit du côté français ou du côté suisse.

Ce mouvement de suppression de postes de vaste ampleur chez BAT fait suite à une série d’événements similaires dans la région, et affaiblit encore un peu plus l’économie de l’arc jurassien. Car en effet, l’entreprise Tornos a supprimé un peu plus de cent emplois non loin, il n’y a pas si longtemps. BAT, avec cette décision, veut se restructurer pour percer dans un marché nouveau, en expansion, et visiblement exigeant, puisqu’il nécessite la suppression d’une petite trentaine de postes. Le Moyen-Orient est ainsi visé par le cigarettier, qui veut affirmer sa position dans certains pays. Pour cela, BAT veut se concentrer sur Dunhill, sa marque d’exportation vers les pays du Moyen-Orient visés. Les améliorations, recherches, et les innovations (puis qu’il n’y a pas d’innovation sans recherche), se concentreront sur cette marque.

En deux mots, ce plan de licenciement chez BAT intervient dans un contexte économique difficile. On ne pourra qu’espérer que les onze salariés dont on a décidé de se séparer trouveront rapidement un autre emploi.